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Marqué par une forte activité d’élevage et une tradition agropastorale multimillénaire, le Parc national accueille une large variété de races locales. Aujourd’hui, ces races font partie intégrante du patrimoine cévenol, à ce titre elles doivent faire l’objet d’actions de préservation pour restaurer leurs populations.

 

Les races ovines

 

Les races locales menacées

 

La Raïole

D’origine cévenole, cette race de brebis transhumantes et allaitante était menacée d’extinction dans les années 60. Depuis, la pérennité de la race a été assurée par le Syndicat des éleveurs de brebis Raïoles et l'Association des Éleveurs de Brebis Raïole, Caussenardes des Garrigues et Rouges du Roussillon, créé par quelques éleveurs sur l’Aigoual. Ce syndicat fut soutenu, dès l’origine, par le Parc.

L’établissement public souhaitait, en effet, préserver la diversité des races locales mais aussi maintenir l’entretien annuel des espaces ouverts, occasionné par les brebis lors de la transhumance. Les Raïoles ont une allure particulière avec leur longue tête, leur chanfrein un peu busqué et des cornes ouvertes, enroulées autour de leurs oreilles. Résistantes, bonnes marcheuses, elles s’adaptent à une alimentation rustique comme les landes du Mont Lozère.

 

La Caussenarde des Garrigues

La Caussenarde des Garrigues est une race de brebis allaitante, rustique et bonne marcheuse. Elle est habituée aux longues transhumances. D’instinct grégaire très poussé, elle a l’habitude de marcher en permanence, même en mangeant. Sa silhouette est élancée, sa toison courte et peu étendue, et ses oreilles très courtes. Après avoir fortement décliné pendant plusieurs décennies, les effectifs de la race augmentent à nouveau, dans les années 80, avec la mise en place d’un plan de sauvegarde grâce à la volonté de quelques éleveurs ainsi qu’au soutien du Parc national et du Parc naturel régional des Grands Causses.

 

La Rouge du Roussillon

Contrairement aux deux races précédentes, la Rouge du Roussillon est une race sédentaire. Les brebis de cette race sont reconnues pour être de bonnes laitières sur les premiers mois et prolifiques. Elles s’adaptent aisément à la chaleur et à la sécheresse. Son élevage a fait l’objet de plusieurs tentatives de relance depuis les années 80.

 

Les races locales productives

 

La Lacaune

La Lacaune est la première race ovine française. C’est une race allaitante et laitière, locale, concentrée sur une zone géographique à cheval sur le Languedoc-Roussillon et le Midi-Pyrénées. Elle est connue pour son lien avec la filière Roquefort. Sa tête est longue, fine et recouverte de poils blancs très fins à teinte argentée. Son profil est légèrement busqué et ses oreilles sont longues et horizontales. Les cornes sont absentes chez les mâles et les femelles.

La Blanche du Massif Central

La Blanche du Massif Central se caractérise par sa rusticité et son aptitude à la marche dans les zones difficiles et arides. Elle est essentiellement élevée pour sa viande et est la première race ovine allaitante française. Sa tête est fine et blanche, plutôt longue et dépourvue de cornes. La population de la Blanche du Massif central se concentre surtout en Auvergne et dans le Languedoc-Roussillon.

Les agneaux issus des élevages se positionnent sur un panel de produits identifiés sous signes officiels de qualité, parmi lesquels l’IGP Agneau de Lozère.

 

Les races caprines

 

La race locale menacée

 

La chèvre du Massif-Central

La chèvre du Massif Central était autrefois réputée pour sa production laitière. Cette race de chèvre, originaire du centre de la France, était assez courante jusqu'aux années 60 avant d’être supplantée par des races plus productives comme l'Alpine et la Saanen. Elle a failli disparaître.

Actuellement, un groupe d’éleveurs ont créé l’Association pour le Renouveau de la Chèvre du Massif Central afin de restaurer les populations de la race, encore en effectif très réduit. Elle est reconnaissable grâce à ses poils mi-longs à longs, sa tête assez massive et ses oreilles longues.

 

Les races productives

 

L’Alpine

Originaire des Alpes suisses, l’Alpine est aujourd’hui la chèvre la plus répandue en France et dans le Parc national. De taille moyenne, elle est facilement identifiable à sa couleur chamoisée, c’est-à-dire brune aux extrémités noires. Son lait est aussi bien utilisé pour la transformation industrielle que pour la fabrication de fromages fermiers.

La Saanen

Née dans la vallée de la Saane en Suisse, elle est aujourd’hui la race caprine laitière la plus répandue dans le monde et la deuxième race caprine en France. Elle est appréciée pour sa production laitière et son caractère paisible. Sa robe est uniformément blanche. Un schéma de sélection, commun aux races Alpine et Saanen, a été mis en place dans les années 70.

La Rove

Originaire de Provence, la chèvre du Rove est généralement rouge, avec parfois quelques mouchetures blanches. Elle est facilement identifiable à ses cornes très développées. Extrêmement rustique, la Rove supporte la neige comme la sécheresse. Habituée aux parcours accidentés et très difficiles, elle entretient et participe à la valorisation et à la sauvegarde des espaces méditerranéens.

La  faible production laitière de la Rove est compensée par sa richesse. Sa production fromagère la plus connue est la brousse du Rove, elle peut également entrer dans la fabrication du Pélardon.

 

La race bovine locale

 

L’Aubrac

L’Aubrac est une race rustique à viande, dominante dans le Parc. Elle est originaire des monts d'Aubrac, au sud du Massif central. Elle parcourt les monts de sa région situés entre 1 000 et 1 500 m d’altitude, de mai à novembre, chaque année. Elle affronte la rigueur du climat pendant de longs mois, s’adapte bien à la conduite en grands troupeaux.

Elle est appréciée pour ses qualités maternelles, ses aptitudes à l’allaitement, son excellente fécondité, sa longévité et sa simplicité de mode de conduite. Sa rusticité, sa robustesse et son autonomie sont également partis de ces principaux atouts. 

La robe unicolore de la vache Aubrac varie du gris-blanc au jaune-orangé. Son mufle est court, ses cornes sont longues et relevées à bouts noirs. Ses yeux sont cerclés de noir et de blanc.

 

L’abeille noire des Cévennes

 

Témoignages d’une apiculture ancestrale sur le territoire, on trouve encore aujourd’hui des ruches-troncs (ou bruscs) creusées dans des troncs de châtaignier et recouvertes d’une lauze de schiste. À ce jour, plus de 250 ruchers de ruches troncs ont été recensés dans le Parc national, principalement dans les vallées cévenoles.

Ces ruchers troncs abritent encore quelques colonies d'abeille noire des Cévennes, Apis mellifera mellifera, une sous-espèce de l’abeille domestique. Cette abeille est couramment utilisée en Europe pour la production de miel. Par sa large aire de répartition, les populations d’abeilles noires se sont adaptées aux différentes pressions géographiques, climatiques et écologiques du milieu. Ainsi, une abeille noire de Normandie ne sera pas adaptée aux conditions de vie des Cévennes.

L'abeille noire se distingue des autres sous-espèces par son aspect trapu, ses poils bruns abondants sur le thorax et plus rares sur l'abdomen, et sa coloration foncée globale. Elle a également une pigmentation très foncée au niveau de ses ailes.

Aujourd’hui, certains apiculteurs utilisent cette abeille plus rustique et cherchent à maintenir cette race.


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