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Son nom étonnant nous rappelle les étendues d’eaux salées caractéristiques du Sud de la France, mais c’est bien au cœur du mont Lozère que se situe cette bâtisse emblématique.

 

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Les bâtiments principaux de Mas Camargues © Arnaud Bouisseau - TERRA Ministère de l'Environnement

 

L’origine de ce nom est un mystère. Peut-être issu des possessions militaires et religieuses de l’ordre des Hospitaliers (ancien ordre de Malte), dont le siège était situé à Arles mais qui exerçait sa juridiction sur tout le territoire de la « Langue de Provence ». Une autre hypothèse voudrait qu’il soit une référence aux transhumances ovines venues du bas-Languedoc. Enfin, une piste linguistique pourrait expliquer son appellation, le préfixe "kam" signifiant hauteur, arrondie, en langue gauloise.

Dans les écrits, la plus vieille trace de l’existence de Mas Camargues date du 7 mars 1476 ! On y apprend que la propriété du domaine relève des seigneurs de Portes, et ce, jusqu’en 1693, ou une sombre affaire d’héritage remettra la bâtisse entre les mains des Princes de Conti, proches parents des rois de France…

L’aura mystérieux et quasi légendaire de Mas Camargues donne lieu à de nombreuses théories et spéculations… Conservée par la tradition orale, une réflexion rapportée par un agriculteur du versant méridional du Bougès évoque l’aspect folklorique du lieu : « Quand, au début du siècle, un enfant n’était pas sage, on le menaçait de l’emmener chez le camarguiot. » Ainsi le patron de Camargues faisait-il figure de croquemitaine pour l’imagination enfantine.

 

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 © Guy Gregoire - Parc national des Cévennes

 

Plusieurs propriétaires se succèdent, tous issus de la noblesse ou de la bourgeoisie locale. Derniers propriétaires des lieux, les Roux et les Vielzeuf, deux familles de Bellecoste, font de Mas Camargues l’un des domaines agricoles les plus avancés techniquement de la région ! La modernisation de la structure est notamment marquée par la mise en place d’un moulin à eau qui fournit l’énergie nécessaire pour animer une machine à battre les céréales. Alors que partout, le battage était exécuté au fléau ou par foulage animal, le machinisme agricole faisait son entrée à Mas Camargues.

Malheureusement, les changements amenés par la Première Guerre Mondiale ne permirent pas à ce modèle de subsister.

Ainsi, il y a 100 ans, une compagnie d’électrification (qui deviendra EDF en 1946) va racheter le domaine dans le but de construire un barrage sur le cours du haut Tarn. Ce projet n’ayant jamais vu le jour et c’est le Parc national des Cévennes qui finira par acquérir la propriété en 1974…

 

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Visite de terrain des agents du Parc national des Cévennes à la fin des années 80 © Guy Gregoire - Parc national des Cévennes

 

Outre son nom énigmatique, l’allure de Mas Camargues dénote par rapport aux autres constructions de la région. C’est en effet un bâtiment de taille et de facture exceptionnelle. Haut de deux étages, sa façade en pierres de granite savamment taillées et sa corniche galbée sont atypiques et ne rappelle en rien les murs non appareillés des autres bâtiments du Mont Lozère.

Restauré en 1974 et 1975 par le Parc national des Cévennes, le « complexe » de Mas Camargues comprend désormais le bâtiment principal mais également une grange-étable, une porcherie, une aire à battre, deux moulins, leur béal et leur gourgue (canal et réserve d’eau) !

 

 

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La gourgue, réserve d'eau du Mas Camargues © Guy Gregoire - Parc national des Cévennes

 

Au-delà des constructions humaines, le territoire de Mas Camargues est aussi très riche d’un point de vue naturel.

La géologie et le climat ont façonné des paysages exceptionnels et les pelouses d’altitudes donnent une allure quasi steppique aux environs de la bâtisse. Ce type de végétation s’explique par les conditions climatiques difficiles mais aussi par les moutons transhumants qui ont parcouru pendant des siècles les crêtes et les plats du mont Lozère.

 

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Plaine du Haut Tarn avec Mas Camargues en arrière plan © Olivier Prohin - Parc national des Cévennes

 

Une faune diversifiée s’est adaptée à ces conditions. Ces milieux protégés abritent par exemple le rare Lézard vivipare, le Campagnol roussâtre ou encore l’Alouette des champs. Les rapaces, tels que la Buse variable, le Circaète Jean-Le-Blanc ou le Faucon crécerelle sont également très nombreux et profitent des milieux ouverts qui font des alentours de Mas Camargues un territoire de chasse parfaitement adapté pour eux !

 

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Le Circaète Jean-Le-Blanc © Jean-Pierre Malafosse - Parc national des Cévennes

 

Le Mas a déjà abrité moult randonneurs mais également des équipes de recherches scientifiques ou des agents d’accueil.

Ne répondant plus aux normes de sécurité, le bâtiment est aujourd’hui fermé au public et ne se visite que durant certaines animations proposées par le Parc national des Cévennes.

 

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Animation du Parc "les trésors de Mas Camargues" © Olivier Prohin - Parc national des Cévennes

 

Il est aussi le point de départ d'un sentier de découverte qui plonge le promeneur dans l'atmosphère très particulière de la plaine du Haut Tarn. Vous pourrez retrouver cette balade très facile d’1h30 sur notre site Destination en cliquant sur ce lien !

 

Pour aller plus loin :

 

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La Voie lactée hivernale sur le mas Camargues, sud du mont Lozère (novembre 2021)  © Guillaume Cannat

 


Source URL: https://www3.cevennes-parcnational.fr/actualites/mas-camargues-au-coeur-de-lhistoire-du-mont-lozere