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Fin juillet, Régis Descamps, garde moniteur du Parc a proposé une animation sur les libellules autour du Lac des Pises dans le cadre du programme estival.

L'occasion de partager 10 faits étonnants appris ce jour là sur ces insectes fascinants.

 

Régis animation
Lors de son animation, Régis a proposé aux familles, randonneurs et visiteurs de passage d'identifier des libellules grâce à des clés de détermination. © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

1. Demoiselles / libellules : comment les reconnaître ?

En français, le terme de "libellules" est en général employé pour désigner les odonates, qui regroupent deux sous-ordres : les demoiselles (zygoptères) et les libellules stricto sensu (anisoptères).

En France, on compte 90 espèces de libellules et demoiselles.

Les distinguer est assez simple :

  • les demoiselles (zygoptères) sont plus petites et replient leurs ailes le long de leur corps lorsqu'elles se posent. Si vous avez l'œil perçant, vous remarquerez également leurs deux yeux séparés.

 

Demoiselle
Calopteryx. Les ailes sont jointes lorsqu'elle est posée et les yeux sont séparés : c'est une demoiselle © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

  • les libellules (anisoptères), quant à elles, gardent leurs ailes ouvertes. Elles sont généralement plus grosses que les demoiselles et leurs yeux se touchent (sauf chez les Gomphidae qui ont les yeux séparés).

 

Cordulie
Cordulie arctique. Les ailes sont ouvertes et les yeux se touchent : c'est une libellule © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

2. Maîtresses du vol

Les libellules sont capables de prouesses aériennes impressionnantes. Elles peuvent voler en avant, en arrière, faire du surplace et tourner à 360 degrés.

Leur capacité à contrôler chaque aile de manière indépendante leur permet de réaliser ces manœuvres complexes avec une grande précision.

L'æschne bleue (Aeshna cyanea)
L'æschne bleue en vol © Emilien Hérault - Parc national des Cévennes

 

 

3. Une vision exceptionnelle

Les libellules possèdent des yeux composés, couvrant presque toute leur tête et leur offrant une vue panoramique à 360 degrés. Elles peuvent également voir des couleurs que nous ne percevons pas, y compris les ultraviolets.

Cette vision hors du commun les aide à repérer efficacement leurs proies.

 

Gomphe
Le Gomphe à crochets © Maxence Garde - Parc national des Cévennes

 

4. Des prédatrices efficaces

L'origine de leur nom "odonate" donne un premier indice de leur capacité à chasser leurs proies : du latin odonata, lui-même composé des mots grecs odon, “dent” et ate, “pourvu de”. Les libellules sont de redoutables prédateurs pourvus de mandibules puissantes et de dents pointues.

Avec un taux de réussite d'environ 95 %, les libellules figurent parmi les prédateurs les plus efficaces du règne animal. Elles attrapent leurs proies en plein vol, démontrant des capacités de chasse remarquables.

 

demoiselle
Adultes et larves sont des carnivores voraces qui se livrent parfois au cannibalisme. © Judy Gallagher - Wikimedia Commons

 

5. Des records de vitesse

Certaines espèces de libellules peuvent faire des pointes à près de 40 km/h (un frelon, par exemple, ne peut dépasser 22 km/h).

Leur vitesse ascensionnelle peut quant à elle dépasser 5 km/h alors que la majorité des autres insectes volants ne dépassent pas les 2 km/h.

 

Anax Junius
L'Anax junius, commune en Amérique du Nord et en Amérique centrale et connue sous le nom de "libellule verte", est l'une des plus rapides et peut dépasser les 50 km/h ! © Judy Gallagher - Wikimedia Commons

 

6. Des voyageuses longue distance

Certaines libellules sont des voyageuses incroyables !

Par exemple, la libellule globe-trotter (Pantala flavescens) serait capable de parcourir jusqu'à 6 000 km dans sa vie et 3 500 km sans s'arrêter, traversant même des océans !

 

Pantala flavescens
Pantala Flavescens ou "libellule globe trotteur" © Alpsdake - Wikimedia Commons

 

7. Des ancêtres géants

Les libellules figurent parmi les plus anciens insectes volants, existant depuis environ 300 millions d'années.

Certaines espèces fossiles avaient une envergure atteignant 70 centimètres, bien plus grande que celles d'aujourd'hui, témoignant de leur long passé évolutif.

 

Moulage
Moulage d'un fossile de Meganeura monyi au Muséum de Toulouse.
Espèce du Carbonifère au Permien, sa longueur était environ 30 cm et son envergure dépassait 70 cm © Didier Descouens - Wikimedia Commons

 

8. Une reproduction étonnante

Les libellules pondent leurs œufs dans les plantes aquatiques ou directement dans l'eau, surtout en été. Les larves, parfois appelées naïades, vivent un à deux ans avant de se transformer en adultes, ou imagos. Ces derniers, reconnaissables à leur vol rapide et gracieux, meurent généralement au début de l'automne.

 

Anax Empereur
Ponte d'Anax Empereur © Emilien Hérault - Parc national des Cévennes

 

Lors de la reproduction, les libellules forment une figure en forme de cœur appelée "cœur copulatoire". Le mâle utilise des crochets pour s'accrocher à la femelle, une caractéristique utile pour déterminer le sexe de ces insectes.

 

coeur copulatoire
Cœur copulatoire d'une petite nymphe au corps de feu © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

Chez les demoiselles, le mâle reste attaché à la femelle pendant la ponte pour la protéger des autres prétendants. Il n'y a donc quasiment aucun délai entre l'accouplement et la ponte !

 

Demoiselle
Cœur copulatoire d'un Calopteryx © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

 

9. Une métamorphose complexe

Les libellules connaissent une métamorphose fascinante. Après avoir vécu plusieurs années sous forme de larves aquatiques, elles émergent de l'eau pour devenir des adultes ailés.

Cette transformation, qui peut prendre plusieurs heures, est un véritable spectacle de la nature.

 

Eclosion
Eclosion de la Cordulie bronzée © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

10. Un rôle écologique crucial

En se nourrissant de larves et d'adultes d'insectes, comme les moustiques, les libellules jouent un rôle essentiel dans le contrôle des populations de ces insectes. Leur présence contribue à l'équilibre des écosystèmes aquatiques.

 

Sympetrum
Sympetrum noir © Bruno Descaves - Parc national des Cévennes

 

 

Le lac des Pises, un habitat idéal

 

lac des Pises
Des enfants lors de l'animation estivale du Parc. © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Le lac des Pises, sur le mont Aigoual, offre des conditions idéales pour les libellules :

Cordulegastre
Cordulégastre annelé © Emilien Hérault - Parc national des Cévennes

 

  • Les zones humides et la queue du lac avec les joncs sont quant à elles peuplées plutôt d'agrions. Le plus fréquent est l'agrion mignon.
Agrion mignon
Agrion mignon Les agrions sont reconnaissables à la distance qui séparent les espaces colorés en noir sur leur corps © Alastair Rae - Wikimedia Commons

 

  • Sur le lac en lui même il est fréquent de voir patrouiller les plus grosses libellules comme l'Anax empereur ou les Aeschnes.
Anax Empereur
Ponte d'Anax Empereur © Emilien Hérault - Parc national des Cévennes

 

Très appréciée des enfants, l'animation du jour a permis d'observer une douzaine d'espèces différentes !

 

Animation
Durant toute la saison estivale, le Parc national des Cévennes propose plus de 150 animations gratuites sur de nombreux sujets : pastoralisme, biodiversité, ciel étoilé... © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Pour aller plus loin :

 

 


Source URL: https://www3.cevennes-parcnational.fr/actualites/10-raisons-detre-fascine-par-les-libellules