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© Natacha Maltaverne - PNC

 

Protégé au niveau national et européen, l'Apollon, papillon emblématique des montagnes, est une espèce à fort enjeu de conservation pour le Parc en raison de sa rareté et de sa vulnérabilité. Tous les 3 ans, au printemps, les chenilles de ce papillon diurne font l'objet d'un suivi sur les causses Méjean et Sauveterre. 

 

Dans les montagnes françaises, l’Apollon, qui fait partie des plus grands papillons diurnes, est en déclin depuis une cinquantaine d’années. Le réchauffement climatique pourrait être l’une des causes de l’effondrement de ses populations. Dans le Parc national, il a disparu du mont Lozère dans les années 1980 et n’est plus observé sur le massif de l’Aigoual depuis 2018. Ce papillon subsiste encore sur les causses Méjean et Sauveterre où il affectionne particulièrement les milieux ouverts, pelouses ou éboulis bien ensoleillés.

 

Compter les chenilles sur les dalles

 

Afin de connaître la dynamique spatiale et temporelle de la population d’Apollon sur ces deux causses, un protocole de suivi des chenilles a été mis en place en 2018. La chenille est noire, ornée de deux rangées de tâches jaunes à orangées sur les flancs. Elle se nourrit d’Orpin, une plante grasse de la famille des Crassulacées qui pousse sur des affleurements rocheux calcaires, appelés dalles. En 2018, 168 dalles géoréférencées, réparties sur 12 sites historiques de présence de l’espèce, ont été prospectées par les agents du Parc, dans le cadre de ce protocole.

En 2021 et 2022, afin d’obtenir une meilleure couverture spatiale des causses, d’autres sites ont été ajoutés portant à 252, le nombre de dalles à passer au crible tous les 3 ou 4 ans. Les dalles sont visitées à deux reprises au cours du mois de mai. « Deux passages sont effectués afin d’avoir plus de chance d’observer les chenilles et déterminer leur stade larvaire. Lors des deux premiers stades, elles ne sont pas visibles à l’oeil nu », informe Sigrid Riffard, apprentie au service Connaissance et veille du territoire au Parc.

 

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© Valérie Quillard - PNC

 

5 stades larvaires

La chenille se développe en deux mois et passe successivement par 5 stades larvaires différents. Elle mesure moins de 1,5 mm de longueur au premier stade larvaire et peut atteindre plus de 5 cm au dernier stade. Suite aux prospections réalisées sur 102 dalles, les mêmes, en 2018 et 2022, il apparaît que la première année, 319 chenilles ont été recensées sur 50 dalles, contre seulement 61 chenilles sur 12 dalles la seconde année. Ce premier résultat semble indiquer un déclin de l’espèce mais seul un suivi sur le plus long terme permettra de conclure quant à son évolution sur les causses.

 

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© Bruno Descaves - PNC

Carte d'identité

Nom latin : Parnassius apollo

Envergure : 6,5 à 7,5 cm

Poids : 1g

Caractéristique : grand papillon diurne de la famille des Papilionidae. Lorsqu’il est dérangé, il émet un son crissant tout en frottant vivement ses pattes contre la base de ses ailes.

Statut UICN France : en danger

 

 

 

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Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc de serres en valats. Son Grand angle vous propose des focus thématiques sur les animations estivales et les nouveautés. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien

 

 

Pour aller plus loin :


Source URL: https://www3.cevennes-parcnational.fr/actualites/sur-la-trace-des-chenilles-dapollon