Hier, nous n'avons pas fait de poisson d'avril.
Pas sûr que vous ayez été nombreux à l'avoir remarqué ou à vous en être ému. Un de nos collègues du Parc est tout de même venu nous voir et nous a demandé pourquoi nous n'en avions pas fait. "On pourrait montrer une baleine dans le lac des Pises, un éléphant sur le mont Lozère ou la découverte d'un volcan sur le Causse Méjean ?".
Nous y avons réfléchi, commencé à creuser ces pistes et puis non, nous n'en avons pas eu le cœur. Bien sûr il faut rire, s'amuser de tout et profiter de ce genre d'occasions pour se laisser aller à un peu de légèreté. Mais hier l'envie n'y était pas.
Peut-être parce que des poissons d'avril, nous en voyons passer chaque jour : attaques contre les sciences, négation du changement climatique, réduction des moyens pour y faire face, acteurs engagés tournés en dérision. Protéger l'environnement est devenu un acte de courage, un acte difficile, parfois menacé ou marginalisé, alors qu'il ne devrait souffrir d'aucune réserve compte tenu de l'urgence de la situation. Chaque jour, la liste des anecdotes ou des décisions s'allonge et malheureusement ce ne sont pas des blagues. Assez de couleuvres à avaler pour se coller des poissons dans le dos.
Alors hier, nous n'avons pas fait de poisson d'avril.
Inutile de rappeler la situation sur le territoire que nous étudions et qui nous passionne. Effondrement de la biodiversité, changement climatique... nous le faisons régulièrement*.
Hier nous n'avons pas fait de poisson d'avril, nous n'avions pas le cœur à rire.
Mais aujourd'hui, ça va mieux. Dès ce matin, nous remettons l'ouvrage sur le métier. Avec entrain et détermination on continue d'agir, de sensibiliser, d'étudier, d'admirer et d'essayer de comprendre pour construire demain. Car malgré tout, la nature trouve toujours un chemin, et tant qu’il y aura des personnes pour s’émerveiller et s’engager, il y aura de l’espoir.
Adrien Majourel
Responsable communication
*Voir par exemple le Cahier : "Adaptation du PNC au changement climatique et à ses impacts"
