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Mas cévenol et petit pont de schiste © Alain Lagrave
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Hameaux et paysage cévenol © Alain Lagrave
Les hommes, qui se sont installés dans les vallées schisteuses des Cévennes, ont toujours lutté pour s’accrocher à la pente, irriguer et cultiver. La terre était la première raison de l’implantation des lieux de vie. Parfois, l’eau n’était pas présente. Il fallait donc la faire venir par un béal ou creuser la roche pour la capter.

 

Un habitat dispersé

 

La plupart des hameaux et des mas sont sur des versants à pente forte. Ils sont dispersés et entourés de terrasses de cultures environnées par la châtaigneraie. L’ensemble est alimenté en eau par de savants aménagements hydrauliques. Les villages plus importants se retrouvent dans les fonds de vallées ou sur les crêtes, le long des voies de communication.

Les maisons de schiste sont hautes et étroites. Élevées sans fondations, à l’aide de matériaux extraits sur place, les constructions sont particulièrement intégrées à leur environnement. Elles semblent économiser au maximum le sol plat, nécessaire aux cultures. Suivant l'évolution des besoins, un bâtiment vient s'accoler au premier, puis un autre, l'ensemble prenant l'aspect caractéristique du "mas-ruche". 

 

 

Toits en lauzes de schiste sur charpente en châtaignier : la règle générale du bâti ancien cévenol

 

Portes et fenêtres du bâtiment d'habitation sont orientées en fonction de l'ensoleillement, surmontées par des linteaux de châtaignier ou de pierre. Des blocs de quartz ou des galets de toutes les couleurs viennent éclairer les murs de schiste sombre. La couverture en lauzes de schiste repose sur une charpente en châtaignier

 

 

Magnans et magnaneries

 

Avec l'élevage du ver à soie, des étages entiers sont parfois venus rehausser les maisons. Ces étages comprenaient de nombreuses petites ouvertures ainsi que plusieurs cheminées, nécessaires à l'aération et au chauffage de la pièce où grandissaient les « magnans ». Lorsqu’elles étaient bâties indépendamment de l’habitation, les magnaneries respectaient une orientation idéale pour écarter tout risque de surchauffe sous la toiture ou de dérèglement thermique et hygrométrique, tant les vers sont fragiles…

 

Chemins d’accès et abords de la maison

 

Les abords des maisons, souvent tout en terrasses et escaliers, sont aménagés en cheminements transverses permettant de traverser les hameaux. Un peu plus loin des maisons, les sentiers empruntés par les hommes et les mulets suivent les courbes de niveau (parfois très raides) pour se rendre aux champs, parcourir les châtaigneraies ou rejoindre les clèdes et les bergeries.

Soue à cochons, bûcher et four à pain sont souvent en appentis ou dans de petits bâtis proches de la maison. Plus loin, peuvent se trouver le rucher, le jardin, le verger, le cimetière familial.

 

Les aménagements hydrauliques

 

Les trencats sont des tranchées destinées à canaliser les eaux de ruissellement. Ils sont en oblique par rapport au terrain et ramènent l’eau vers le ruisseau.

Le tancat est un mur construit en travers du ruisseau : il sert à retenir la terre, qui elle-même retient l’eau en période de sécheresse et offre ainsi une surface cultivable. À ne pas confondre avec la paissière (paissièra) qui forme une petite retenue pour alimenter le départ du béal. Elle amène l’eau vers les terres à irriguer ou vers une gourgue (gorga), réserve d’eau destinée à l’irrigation ou au fonctionnement d’un moulin !

 

 

Cuisson traditionnelle du pain à Grattegals


Source URL: https://www3.cevennes-parcnational.fr/node/9204